Une brève
histoire portuaire

de Sept-Îles

Depuis la fin de la dernière ère glaciaire jusqu’à nos jours, la baie des Sept Îles a abrité des peuples nomades, des pêcheurs téméraires et des gens d’affaires ambitieux; elle a vu des maisons se dresser modestement sur ses rivages, puis des villages, des villes et la métropole de toute une région du Québec; elle a vu des industries prendre leur essor, des quais se construire et un petit havre de village se transformer lentement en l’un des plus grands ports océaniques d’Amérique du Nord. Voici la brève histoire portuaire de Sept-Îles.

v. 4 000 av. notre ère

-4000 ans

À la fin de la dernière période glaciaire, des peuples nomades commencent tranquillement à fréquenter le territoire de la Moyenne-Côte-Nord et éventuellement les côtes de la baie des Sept Îles. Ces incursions dans la région se font à partir de la Haute et de la Basse-Côte-Nord.

Ces peuplades, que l’on reconnaît de nos jours comme les ancêtres de la nation innue, n’occupent pas la côte que durant la période estivale. Tributaires de la chasse et de la cueillette, ils migrent vers le nord tout juste avant la venue de l’automne pour suivre les troupeaux de caribous, animaux sacrés qui assurent leur subsistance dans les rigueurs de l’hiver.

Les ancêtres des Innus ne sont probablement pas les seuls à occuper la zone à l’époque. On estime que des groupes apparentés aux Micmacs s’aventurent dans la Moyenne-Côte-Nord et probablement dans la baie des Sept Îles, qu’ils appellent « Chichedek ». Dotés d’une remarquable aptitude à la navigation, les Micmacs quittent la péninsule gaspésienne à bord d’embarcations de 8 mètres de long et parcourent jusqu’à 60 kilomètres en une seule journée. Il est fort à parier cependant que les Innus entretenaient des relations inamicales avec ces aventuriers.
v. 4 000 av. notre ère
1520 –1580

1520

Des pêcheurs basques espagnols et français commencent à fréquenter le golfe du Saint-Laurent. Chaque année, au printemps, des équipages de 30 à 50 personnes à bord de navires jaugeant jusqu’à 400 tonneaux quittent les ports de Ciboure, de Bayonne, de Biarritz et de Saint-Jean-de-Luz. Ils arrivent en mai dans le golfe, où ils passent l’été à pêcher la morue et à chasser la baleine.

On ne sait pas avec certitude si les Basques se sont aventurés dans la baie des Sept Îles à cette époque. Le nom que porte la pointe aux Basques, située à l’est de la baie, de même que celui des îles Grande Basque et Petite Basque s’inspirent plutôt d’une entreprise baleinière menée plus récemment, durant le régime colonial français, par des pêcheurs basques espagnols, les frères Daragory, qui ont chassé la baleine dans l’archipel des Sept Îles de 1739 à 1742.
1520 –1580
1535

1535

Mandaté par le roi de France François Ier pour trouver un passage vers l’Asie, l’explorateur Jacques Cartier se rend pour une deuxième fois dans l’estuaire du Saint-Laurent, cette fois-ci avec l’intention de remonter le fleuve jusqu’à sa source. Le 18 août, alors qu’il longe la côte septentrionale, Cartier consigne dans son journal la toute première description écrite de l’archipel des Sept Îles. Il s’y réfère en employant les termes « Yles Rondes » et « Sept Yles ».

Bien qu’il soit plausible que la baie ait vu des explorateurs et pêcheurs européens bien avant la venue de Jacques Cartier, l’archéologie n’est pour l’instant pas en mesure de le prouver. Il n’y aucune preuve du passage des Vikings ou des pêcheurs basques du 16e siècle. Pour l’instant, Jacques Cartier est le premier Européen confirmé à s’être aventuré dans la baie des Sept Îles.
1535
1651

1651

Le jésuite Jean de Quen fonde la mission de L’Ange-Gardien à Sept-Îles et y célèbre la toute première messe, ce qui prouve l’établissement stable de colons français sur le territoire à cette époque.
1651
1652

1652

Le gouvernement de la Nouvelle-France fonde le Domaine du Roy, un vaste territoire qui englobe celui de Sept-Îles et où l’on ne s’affaire qu’à la traite des fourrures; toute autre activité est formellement interdite.
1652
1661

1661

La Compagnie des Cent Associés accorde au Normand François Bissot un droit de commerce sur plusieurs territoires de la Côte-Nord, notamment celui de Sept-Îles.
1661
1673

1673

Le missionnaire jésuite Louis Nicolas baptise à Sept-Îles trois Innus dont les parrains — selon un document de l’époque — sont « traiteurs aux Sept Yles », ce qui prouve l’existence d’activités de traite à cet endroit lors de l’événement.

On n’a cependant aucune certitude quant à la date de fondation du poste de traite de Sept-Îles. Des fouilles archéologiques menées dans les années 1960 ont révélé que ce poste de traite se situait dans une anse de la baie des Sept Îles, près de l’embouchure de la rivière du Poste, un endroit à l’abri des vents qui offre un havre idéal pour de petites embarcations.
1673
1693

1693

L’archipel des Sept Îles est le théâtre de l’une des plus grandes tragédies maritimes connues dans la région. À l’automne, une furieuse tempête secoue le vaisseau royal Le Corossol, qui a quitté Québec pour la France avec à son bord une riche cargaison de fourrures. Le capitaine tente de trouver refuge dans la baie, mais les vents violents et les vagues déferlantes jettent le navire sur l’une des îles de l’archipel. Seule une poignée de gens survivent.

Des fragments de l’épave reposent encore de nos jours au fond de la baie des Sept Îles et l’île de l’archipel qui aurait causé le naufrage porte aujourd’hui le nom du navire disparu.
1693
1759

1759

La guerre de la Conquête fait rage sur le Nouveau Continent depuis plusieurs années déjà. Les Britanniques se trouvent désormais dans une position avantageuse et se préparent à assiéger Québec. Alors qu’elle remonte le fleuve en direction de la capitale de la Nouvelle-France, la flotte du général Wolfe incendie plusieurs postes commerciaux sur son passage, dont celui de Sept-Îles.

Certains documents modernes qui traitent de l’histoire septilienne évoquent deux autres destructions antérieures à l’assaut de Wolfe. La première se serait produite durant la première guerre intercoloniale en 1692 et l’autre, quelque trente ans plus tard, aurait été causée par des maraudeurs anglais. Cependant, ni l’analyse documentaire ni l’archéologie ne permettent à l’heure actuelle d’établir avec certitude l’authenticité de ces deux événements.
1759
1761-1763

1761-1763

La guerre se solde finalement par la défaite des Français, et la Nouvelle-France passe sous domination anglaise. Conscient de l’importance stratégique de Sept-Îles, le général Murray fait reconstruire le poste de traite. Les activités de pêche et de commerce de fourrures reprennent avec vigueur dans la région.
1761-1763
1786

1786

Un inspecteur du gouvernement colonial nommé Edward Harrison se rend au poste de traite de Sept-Îles pour y dresser un inventaire exhaustif. Dans son rapport, il consigne la première mention d’un quai dans la baie des Sept Îles, laquelle marque en quelque sorte le début de l’histoire portuaire de Sept-Îles. On ignore depuis combien de temps ce quai existait à ce moment-là et si l’on avait déjà construit auparavant des installations d’approche et d’amarrage quelque part d’autre sur les rivages de la baie.

Dans les années 1960, le contenu du rapport de Harrison de même que les travaux de l’archéologue René Lévesque serviront à la reconstitution du poste de traite de Sept-Îles tel qu’il existait en 1786.
1786
V. 1840

1840

Occupé de façon irrégulière par une vingtaine de gérants sur une période d’environ 160 ans, le poste de traite de Sept-Îles se retrouve abandonné en raison de son état de délabrement avancé. C’est la puissante Compagnie de la Baie d’Hudson qui en est alors propriétaire. On ouvre un nouveau comptoir sur le rivage principal à l’est de la baie, près des actuelles avenue Arnaud et rue de la Réserve, où en 1848 les Pères Oblats érigeront pour les Innus la première église de la région.
V. 1840
V. 1865-1900

~ 1865 - ~1900

Jusque-là un territoire réservé strictement au commerce des fourrures, Sept-Îles subit une transformation démographique importante. Des familles commencent à s’établir sur les rivages de la baie et y érigent un village et un petit port de pêche.

À cette époque, les gens construisent leur maison à l’endroit qui leur convient le mieux, c’est-à-dire n’importe où. Il s’agit d’habitations de taille moyenne au toit pointu et aux murs recouverts de bardeaux de cèdre. On construit également une étable, une niche pour les chiens et un puits, puisqu’il n’y a pas de système d’aqueduc qui alimente la communauté. On élève des chevaux, bien sûr, mais aussi des poules, des porcs et des vaches. La baie offre d’ailleurs du foin en abondance pour nourrir le gros bétail.

Malgré les efforts de promotion agricole du clergé catholique, l’économie de Sept-Îles repose essentiellement sur la pêche et, bien sûr, la traite des fourrures, qui a toujours cours à l’époque. Si on cultive la terre, c’est pour nourrir sa famille, sans autres ambitions commerciales.
V. 1865-1900
1866-1870

1866-1870

Le Père Louis-François Babel, missionnaire oblat originaire de Suisse, sillonne à pied la région du nord-est du Québec et du Labrador, bravant la faim et les rigueurs mortelles de l’hiver, afin d’y évangéliser les peuples autochtones.

Féru de géographie et de géologie, il observe méticuleusement les lieux à l’aide de sa lunette Rochon, dresse près d’une centaine de cartes, flaire à de nombreux endroits la présence de minerai de fer et consigne toutes ses découvertes dans un épais journal. Trois ans plus tard, les quantités incroyables de données colligées par Babel permettent la publication de la première carte décrivant l’intérieur du Labrador.

Dans son journal, Babel note avec admiration la mémoire des lieux des peuples innus et naskapis qu’il rencontre : « Ils nous rendent compte des moindres accidents de terrain, de toutes les sinuosités des lacs et des rivières; ils connaissent chaque arbre de la forêt. »
1866-1870
1891

1891

Des membres de la famille Montigny, la plupart de jeunes enfants, se rendent en canot sur la Pointe-aux-Basques pour y cueillir des baies. Lors du voyage de retour, une tempête surprend les jeunes cueilleurs. Le canot chavire et les eaux tumultueuses engloutissent ses passagers. Benjamin Bujod, âgé de 7 ans, parvient à s’agripper à la barque renversée. Couché ainsi à plat ventre sur la quille de l’embarcation, Benjamin saisit sa cousine Clarisse Montigny par les cheveux et maintient sa tête hors de l’eau afin de lui éviter la noyade. Ils resteront ainsi deux bonnes heures avant l’arrivée des secours.

Ben et Clarisse seront finalement les deux seuls survivants de la tragédie. On retrouvera les corps des noyés hormis ceux de Joseph et Célanire Montigny, respectivement âgés de 8 et 11 ans. Ben Bujod affirmera plus tard avoir vu les deux disparus s’éloigner vers le large, au gré des vagues impitoyables, se tenant par la main devant l’adversité.

Devenu un héros local, Bujod servira honorablement sa communauté en tant que juge de paix et conseiller municipal avant de rendre l’âme le 10 mai 1965.
1891
1892-1895

1892-1895

Le géologue montréalais Albert Peter Low, alors à l’emploi de la Commission géologique du Canada, se lance dans une véritable campagne de prospection au Labrador-Ungava. Il étudie les notes de Babel et parcourt plus de 11 000 kilomètres; il établit des relevés, corrige les cartes, dresse des inventaires et examine attentivement les gisements ferreux qu’il découvre. À son retour, Low soupçonne déjà la présence de millions de tonnes de minerai de fer dans la région.
1892-1895
1895

1895

La Marine Hay Company, entreprise fondée par des hommes d’affaires montréalais, fait construire près de la rivière aux foins des installations pour l’exploitation de la zostère, une herbe marine qui pousse en abondance sur la rive nord de la baie des Sept Îles. Ces herbes très souples et résistantes seront vendues comme matériaux de rembourrage à des manufactures de meubles. Il s’agit de la première activité industrielle autour de la baie des Sept Îles. L’entreprise ne se modernisera jamais et cessera ses activités quelques années plus tard.
1895
1898

1898

Les frères Clarke, des Torontois propriétaires d’une maison d’édition, effectuent un voyage de reconnaissance sur la Côte-Nord pour dénicher un endroit où l’approvisionnement en bois serait suffisant pour alimenter une usine de pâte à papier. Ils découvrent alors le potentiel extraordinaire de la rivière Sainte-Marguerite pour la construction d’une centrale hydroélectrique assez puissante pour fournir toute l’énergie nécessaire.
1898
1901

1901

Les frères Clarke achètent des droits hydroélectriques dans la rivière Saint-Marguerite, 40 hectares de terrain dans la baie des Sept Îles de même que 2 050 km² de concessions forestières.

Dans la nuit du 20 au 21 novembre, une tempête surprend le navire postal Saint-Olaf, qui s’abîme sur des rochers près de la Grosse Boule. En plus de l’épave morcelée, on retrouvera le corps gelé d’une femme sous une congère de neige, près d’un sac de courrier. Elle portait une veste de sauvetage par-dessus sa robe de chambre.
1901
1904

1904

Sept-Îles devient officiellement une municipalité. On élit son premier maire, le très polyvalent Paul-Édouard Vigneault, qui exerce en outre les fonctions de télégraphiste, maître d’école, maître de poste et officier de douane. À cette époque, le village compte deux rues bordées de maisonnettes, où vivent des villageois occupés à la pêche huit mois par année, et durant l’été, l’endroit s’anime de quelques centaines d’Innus de retour sur la côte.

La North Shore Power, RailWay & Navigation Company, récemment fondée par les frères Clarke, construit à Pointe-Noire le tout premier quai industriel de Sept-Îles. On le connaîtra éventuellement sous le nom de « quai de Clarke City ».
1904
1905

1905

La Quebec Steam Whaling Company, fondée quelques années auparavant par des hommes d’affaires anglais de Montréal, implante une fabrique d’huile de baleine sur la presqu’île Marconi. Dans l’anse à la Sybille, elle fait construire une cale servant de quai pour les navires baleiniers. La même année, on commence déjà à chasser les baleines qui nagent en abondance dans le golfe et les eaux de l’archipel.
1905
1906

1906

La North Shore Power, RailWay & Navigation Company construit un chemin de fer de 9 miles, qui relient l’usine au quai industriel.
1906
1908

1908

Le 17 janvier, le père Jean-Marie Conan, curée eudiste de Sept-Îles, traverse la baie gelée à bord d’un traîneau tiré par des chiens. Lorsqu’il atteint l’embouchure de la rivière des Rapides, la glace se brise, les eaux froides l’engloutissent et il se noie. La baie ne rendra jamais sa dépouille aux paroissiens endeuillés, qui le cherchent en vain. De nos jours, une petite île située au nord de la baie, près du lieu du drame, porte le nom de ce curé qui a servi sa paroisse durant quatre ans.

La North Shore Power, RailWay & Navigation Company fonde officiellement la ville de Clarke City et commence la construction de la centrale hydroélectrique SM1.

Malgré une performance commerciale remarquable, la Quebec Steam Whaling Company ne renouvelle pas son permis, et ses propriétaires procèdent rapidement à sa liquidation.
1908
v. 1910

v. 1910

Les quelques familles qui possèdent des pêches à saumon autour de la baie et sur les îles commencent à utiliser une grosse glacière récemment construite par Alfred Arcand, ancien gardien de phare de l’île Corossol désormais à la retraite. Même s’il a quitté la région pour vivre à Montréal, Arcand revient fréquemment à Sept-Îles pour s’adonner à la pêche au saumon.

Cette glacière se trouve alors près de l’emplacement actuel du quai Monseigneur-Blanche. Au printemps, on la remplit de neige qu’on compacte avec des pilons, puis on y entrepose les boîtes à saumon jusqu’au jour de leur expédition.

La glacière d’Arcand tombera en désuétude en raison notamment de la construction d’un entrepôt frigorifique à Sept-Îles. On finira par la détruire, mais le quai, qui permet la mise à l’eau des navires de pêche et de plaisance à Sept-Îles, baptisé « quai Arcand », en évoque encore le souvenir.
v. 1910
1911

1911

Les premiers chargements de pâte à papier de la North Shore Power, RailWay & Navigation Company quittent le port de Clarke City pour l’Ontario.

Des investisseurs norvégiens relancent les activités de chasse à la baleine à Sept-Îles sous le nom de Canadian Steam Whaling Company.

Afin de répondre aux besoins grandissants de l’industrie locale de la pêche et de faciliter une fois pour toutes la réception du courrier et de marchandises en tout genre, le conseil municipal de Sept-Îles convainc le gouvernement fédéral de faire construire le tout premier quai public de la baie, baptisé « Saint-Joseph de Sept-Îles ». On le connaît aujourd’hui sous le nom de « Vieux-Quai ».
1911
1914

1914

La North Shore Power, RailWay & Navigation Company deviant la Gulf Pulp & Paper Company.

Une violente tempête détruit le Vieux-Quai. La communauté septilienne en sera privée durant 2 années.

La Première Guerre mondiale qui vient tout juste d’éclater en Europe force la fermeture temporaire de la Canadian Steam Whaling Company. À l’automne, les propriétaires norvégiens rentrent en Europe par bateau et ne reviendront jamais. Personne ne sait avec certitude ce qu’il leur est arrivé. Une rumeur accuse un sous-marin allemand qui aurait coulé leur navire, mais il est plus probable qu’ils aient simplement abandonné l’entreprise parce que l’huile est alors considérée comme contrebande de guerre.
1914
1916

1916

On reconstruit le Vieux-Quai au même emplacement. Le nouveau quai est plus long que l’ancien.

On procède au démantèlement de l’ancienne fabrique d’huile de baleine et de son quai.
1916
1929

1929

Deux géologues torontois engagés par la New Quebec Company, William James et James Gill, découvrent le premier gisement exploitable dans la région du lac Ruth, près de Schefferville, mais la crise boursière d’Octobre met fin à la prospection.
1929
1932

1932

Le gouvernement fédéral rénove et allonge le Vieux-Quai.
1932
Voyage aux chûtes Churchill - Philomène et son père Mathieu André en canot
1936

1936

Le gouvernement fédéral se porte acquéreur du quai de Clarke City, alors la propriété de la Gulf Pulp & Paper Company. Le quai de Clark City et le Vieux-Quai forment désormais le Harbour of Seven. Il s’agit de la première dénomination officielle du port de Sept-Îles.

La Labrador Mining & Exploration Company envoie le géologue Joseph Arlington Retty au Labrador pour diriger une campagne de prospection. Avec l’aide du trappeur innu Mathieu André de Sept-Îles, Retty déniche un gisement à haute teneur au lac Sawyer, à environ 100 kilomètres de Schefferville. Cette découverte commence à susciter l’intérêt des compagnies minières pour le fer du Labrador.
1936
1947

1947

La fin de la Seconde Guerre mondiale et l’épuisement des réserves de fer aux États-Unis encouragent les efforts de prospection dans le Labrador-Ungava. Le géologue Joseph Arlington Retty établit un camp de base au lac Knob; son travail remarquable révélera la présence de plus de 400 M de tonnes de minerai.

En juillet, un groupe de huit financiers se rend au Labrador pour évaluer les travaux de prospection. L’un d’eux, le président de la société minière M.A. Hanna, George Humphrey, visiblement échaudé par l’absence de gisements d’or dans ce coin de pays, exige des découvertes plus que miraculeuses. Le 27, on conduit ces hommes au lac Ruth, au pied d’une haute falaise où se dresse un gigantesque affleurement de minerai de fer. Pris d’excitation devant ce spectacle géologique unique, Humphrey s’exclame : « C’est la première fois de ma vie que je vois une paroi de minerai de fer jaillir de la terre comme cela. Je pense que nous ne devrions pas laisser cette richesse-là nous échapper. »
1947
1949

1949

La Hollinger North Shore Exploration Company, la Hanna Coal & Ore Company et 6 autres compagnies d’acier se regroupent pour fonder l’Iron Ore Company (Compagnie minière IOC), l’entreprise qui exploitera les gisements de fer du lac Knob et du Labrador.

Le consortium américain investira 375 millions de dollars dans les différents chantiers nécessaires, qui comprennent notamment la construction de la ville de Schefferville, d’un chemin de fer qui relie le site des gisements à la côte du Saint-Laurent et d’un terminal de transbordement portuaire pour l’expédition par bateau. On choisit Sept-Îles pour la construction du port minéralier. Une décision majeure qui scellera le destin industriel de la ville.
1949
1950

1950

La Compagnie minière IOC inaugure le début des grands travaux. On doit construire une ville, des installations minières, deux centrales hydroélectriques, un chemin de fer de 573 km dans une région sauvage criblée de lacs et un port comprenant les infrastructures nécessaires au transbordement du minerai de fer. On doit en outre ériger des camps le long de la ligne ferroviaire pour loger et nourrir quelque 6 900 hommes, et mettre en place un gigantesque pont aérien qui fonctionnera jour et nuit pour alimenter les chantiers. Le journal montréalais La Patrie parle de « l’entreprise du siècle » dans un article du 7 janvier 1951.

À Sept-Îles, le Vieux-Quai déborde d’arrivages : vivres, matériaux, tracteurs, foreuses, niveleuses, pelles mécaniques, etc. Une vue particulièrement grandiose dans un village qui n’est encore qu’un modeste port de pêche.
1950
1952

1952

La Compagnie minière IOC termine la construction d’un premier quai, celui-ci dédié à la réception de marchandises. De son côté, le gouvernement inaugure le troisième quai public de Sept-Îles, une infrastructure de 206 mètres qui prolonge le quai de l’IOC et dessert le chemin de fer. On le baptise « Pointe-aux-Basques », et il servira à la manutention de marchandises générales.
1952
1953

1953

La Compagnie minière IOC termine la construction de son second quai, celui qui servira au chargement des navires minéraliers.
1953
1954

1954

Le 13 février, on inaugure le chemin de fer de la Quebec North Shore & Labrador (QNS&L) à Schefferville. Le 1er mai, l’énergie produite par la nouvelle centrale Sainte-Marguerite-2 arrive à Sept-Îles. Le premier train chargé de minerai quitte Schefferville le 15 juillet et entreprend un long voyage de 16 heures. Quatre locomotives tirent 135 wagons contenant chacun 85 tonnes de minerai.

Le 31 juillet, on effectue le premier chargement de navire dans les installations portuaires de la Compagnie minière IOC. Une foule de gens rassemblés à Sept-Îles assistent à l’inauguration officielle. Les premiers ministres Duplessis et Smallwood prennent part au basculement symbolique du minerai. Finalement, le SS Hawaiian quitte le port de Sept-Îles à destination de Philadelphie avec 20 500 tonnes à son bord.

Afin de décongestionner le Vieux-Quai, le gouvernement fédéral fait construire un quatrième quai public non loin de celui de Pointe-aux-Basques. Il s’agit d’un quai de 244 mètres de long et d’une profondeur de 8,5 mètres à marée basse. On le baptise « Monseigneur-Blanche », en l’honneur d’un évêque ayant vécu à Sept-Îles de 1906 à 1916.

Le village de Sept-Îles, désormais transformé en ville, possède déjà un système d’aqueduc et un nouveau réseau électrique.
1954
1958

1958

La Compagnie minière IOC entreprend la mise en valeur des mines du lac Carol au Labrador. Ce projet donnera naissance à la ville de Labrador City en 1961.
1958
1959

1959

Plus de 10 000 personnes habitent la ville de Sept-Îles, qui obtient le statut officiel de cité. On y compte plus de voitures par habitant que toute autre ville canadienne, et ce, bien que la route 138 ne relie pas encore la ville au reste du réseau provincial.

Le 19 juin, le yacht royal Britannia arrive au quai de l’IOC. Il repart le lendemain avec à son bord la reine Elizabeth II et le prince Philip, qui viennent de terminer une visite de quelques jours à Sept-Îles et à Schefferville. Le couple royal se dirige vers Montréal pour l’inauguration de la Voie maritime du Saint-Laurent, qui aura lieu le 26 juin.
1959
1960

1960

La route 138 relie maintenant Sept-Îles au réseau routier de la province. Les travaux de construction de la portion entre Tadoussac et Sept-Îles se seront étalés sur près de 35 ans.
1960
1961

1961

Le 9 juin, par une proclamation du bureau du Conseil privé du Canada, le Harbour of Seven-Islands devient officiellement le Port de Sept-Îles. Près de 15 000 personnes vivent dans la ville qui le borde.

La compagnie Imperial Oil, principal fournisseur d’essence et de mazout dans la baie, construit un quai privé dédié au déchargement de produits pétroliers dans le secteur Sept-Îles, entre les quais Pointe-aux-Basques et Monseigneur-Blanche.

Un deuxième consortium d’entreprises forme la société Wabush Mines et entame un projet d’exploitation de gisements de minerai de fer au Labrador.
1961
1962

1962

La compagnie minière Wabush Mines construit le premier terminal portuaire de grande envergure dans le secteur de Pointe-Noire, près du quai de Clarke City.
1962
1965

1965

On inaugure les installations de Wabush Mines à Pointe-Noire : un imposant terminal portuaire de 488 mètres, une usine de bouletage, des gares de triage, des ateliers d’entretien, des silos d’entreposage et le chemin de fer Arnaud, une ligne ferroviaire de 38 km qui relie Pointe-Noire au chemin de fer de la QNS&L.
1965
1967

1967

Le 18 juillet, alors qu’une grève des travailleurs paralyse ses activités depuis plusieurs mois, la Gulf Pulp & Paper Company annonce la fermeture de son entreprise. La concurrence croissante de compagnies plus modernes et l’épuisement des réserves de bois autour de la papeterie nécessitent des investissements trop élevés pour assurer la rentabilité de l’entreprise.

Le quai de Clarke City tombe en désuétude après la fermeture de la papetière, sa principale utilisatrice. Au fil des ans, la baie avalera l’ossature de bois du quai jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus qu’une assise rocheuse, encore visible de nos jours.
1967
1973

1973

Grâce aux recommandations d’un comité de la Chambre de commerce de Sept-Îles, le ministère des Transports du gouvernement fédéral transfère la gestion des installations portuaires de Sept-Îles au Conseil des ports nationaux, agence gouvernementale fédérale fondée en 1936.
1973
1973-1983

1973-1983

Sous l’autorité du Conseil des ports nationaux, le Port de Sept-Îles investit plus de 1 500 000 $ dans des études et dans l’acquisition d’infrastructures. On prépare le développement économique de la ville.
1973-1983
1974

1974

Le Conseil des ports nationaux fait l’acquisition de terrains sur la rue Arnaud afin d’y ériger le siège social du Port de Sept-Îles.
1974
1977

1977

Sept-Îles montre des signes d’un ralentissement économique. Les compagnies américaines qui achètent les boulettes de minerai de la Compagnie minière IOC et de Wabush Mines commencent à fermer des usines et à réduire leur consommation. Le Port de Sept-Îles doit développer ses services et ses infrastructures afin d’inciter de nouvelles industries à s’installer à Sept-Îles. La relance passe par la diversification économique.

Le 1er août, le Conseil des ports nationaux acquiert le quai Imperial Oil et le rebaptise « quai des Pétroliers ».

Le 6 décembre, après trois ans de négociation avec Wabush Mines, le Conseil des ports nationaux acquiert plusieurs centaines d’hectares de terrains situés dans le secteur de Pointe-Noire. Une partie de ce territoire servira quelques années plus tard à l’érection de la plus grande aluminerie des Amériques.
1977
1980-1985

1980-1985

Le prix du fer dégringole, et une crise économique frappe la ville de plein fouet. Les clients de la Compagnie minière IOC et de Wabush Mines ferment des usines et réduisent leur consommation de façon drastique. Toute l’industrie sidérurgique américaine fonctionne à 40 %. On commence en outre à trouver des substituts au fer dans le secteur manufacturier, comme la fibre de verre ou l’aluminium.

Cet effondrement du marché force la fermeture du concentrateur et de l’usine de bouletage de Sept-Îles. Quelque 500 personnes perdent leur emploi à la Compagnie minière IOC. On assiste au cours des années suivantes à un sérieux déclin démographique. Les emplois cumulés du Port et des entreprises minières de Sept-Îles passent de 4 000 en 1976 à 2 500 en 1985. Les travailleurs échaudés s’exilent, le taux d’inoccupation des résidences s’élève à 25 % tandis que la valeur immobilière s’effondre de 30 %. On ferme le bureau régional de Radio-Québec, la production télévisuelle de Radio-Canada et la base militaire de Moisie.
1980-1985
1982

1982

On agrandit et modernise le Vieux-Quai, auquel on ajoutera plus tard une promenade de deux kilomètres.
1982
1983

1983

On dissout le Conseil des ports nationaux le 24 février. La gestion du port de Sept-Îles passe à la Société canadienne des ports, nouvelle agence fédérale communément appelée « Ports Canada ».

Le 23 septembre, Ports Canada entame les travaux d’aménagement de nouvelles installations portuaires à l’anse à Brochu, dans le secteur de Pointe-Noire, devant les terrains acquis de Wabush Mines par le Conseil des ports nationaux 6 ans plus tôt. On construit une route de 8 km longée par une conduite d’eau et prépare les plans pour la construction d’un nouveau quai.
1983
1984

1984

Le Club nautique de Sept-Îles fait construire une marina équipée de 120 postes à quai non loin du Vieux-Quai. On aménage également un héliport sur le brise-lames.

Ports Canada accorde un contrat de 10 M$ pour la construction du nouveau quai de Pointe-Noire.
1984
1986

1986

Le 21 août, Brian Mulroney inaugure le nouveau quai du secteur Pointe-Noire, un ouvrage de 260 m de long, qui a nécessité des investissements de 56 M$ et permis la création de centaines d’emplois. L’espoir d’une relance économique anime la communauté. On baptise cette toute nouvelle infrastructure prometteuse « quai La Relance ».
1986
1989

1989

Un consortium international de plusieurs entreprises d’aluminium, auquel se joint le gouvernement du Québec, décide d’investir quelque 1,3 milliard de dollars dans le secteur Pointe-Noire de Sept-Îles pour la construction d’une aluminerie de première fusion. Le port en eaux profondes accessible à l’année, le quai La Relance, la proximité des grands réseaux électriques et la présence d’une main-d’œuvre qualifiée sur le territoire représentent des avantages concurrentiels déterminants.

Le 1er septembre, en présence de Robert Bourassa, le consortium appelé « Aluminerie Alouette » inaugure le début des travaux de construction de ses installations. L’entreprise deviendra la principale utilisatrice du quai La Relance et produira sa première tonne d’aluminium en 1992.

Afin de mieux soutenir l’industrie halieutique locale, on aménage un havre de pêche entre la marina et le quai Monseigneur Blanche.

Le 7 octobre, on inaugure à Sept-Îles la 22e Division de la Réserve navale du Canada, le NCSM Jolliet, qui s’installe dans des locaux temporaires.
1989
1990

1990

On fait construire un vaste parc d’hivernage derrière le siège social du Port de même qu’un quai muni d’un ber cavalier de 125 tonnes pour la mise à l’eau des bateaux de pêche et de plaisance. On l’appelle « quai Arcand », à la mémoire d’Alfred Arcand, un ancien gardien de phare à l’île Corossol qui avait construit une glacière à saumon non loin de là.
1990
1993

1993

Afin de relier le port de Sept-Îles au réseau ferroviaire nord-américain, on fait construire à l’est de La Relance un quai équipé d’une rampe mobile d’accès pour accueillir des traversiers-rail, navires conçus pour le transport de véhicules ferroviaires. Baptisé simplement « quai du Traversier-Rail », le nouveau quai permet d’établir une liaison ferroviaire entre Sept-Îles et Matane, mais pendant des années on l’utilisera à peine, du fait notamment qu’il n’est pas relié aux chemins de fer Arnaud et QNS&L.
1993
1994

1994

Le 30 avril, le NCSM Jolliet inaugure les bâtiments permanents de la Réserve navale de Sept-Îles.
1994
1998

1998

Ports Canada poursuit le développement des infrastructures publiques du port de Sept-Îles et acquiert le quai de la Wabush Mines, qu’on appelle désormais « terminal Pointe-Noire ».

Le Canada adopte une nouvelle Loi maritime qui prévoit la dissolution de la Société canadienne des Ports (Ports Canada) et son remplacement par une quinzaine d’administrations portuaires canadiennes autonomes. Ces nouvelles sociétés à but non lucratif, indépendantes du gouvernement fédéral, prennent alors en charge la gestion d’un port canadien jugé essentiel aux activités économiques du pays.
1998
1999

1999

En vertu de la Loi maritime du Canada adoptée l’année précédente, le gouvernement crée une administration portuaire canadienne autonome à Sept-Îles et lui confie la gestion du port. L’Administration portuaire de Sept-Îles (APSÎ) voit le jour.

Le gouvernement transfère à l’APSÎ (communément appelé « Port de Sept-Îles ») la responsabilité des infrastructures portuaires fédérales de la baie, à l’exception du havre de pêche et du Vieux-Quai. La nouvelle administration doit maintenant rentabiliser ces actifs, demeurer financièrement autonome et assurer sa compétitivité sur l’échiquier économique mondiale, au même titre qu’une entreprise privée. Désormais, ce sont des gens de Sept-Îles qui assurent la direction de leur port, selon une vision purement septilienne.
1999
2004

2004

Le Port de Sept-Îles nouvellement autonome raccorde le réseau ferroviaire Arnaud et QNS&L au quai du Traversier-Rail, construit dans le secteur Pointe-Noire près de 10 ans auparavant.
2004
2007

2007

On fonde Destination Sept-Îles Nakauinanu, à qui l’on confie le mandat de promouvoir la ville comme escale touristique auprès des compagnies de croisières.
2007
2010

2010

La société Cliffs ressources naturelles devient entièrement propriétaire de Wabush Mines, du chemin de fer Arnaud et des installations industrielles de Pointe-Noire, à l’exception du quai, qui appartient au Port de Sept-Îles.

Le 4 octobre, le Port de Sept-Îles, la Ville de Sept-Îles et le Conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam (ITUM) inaugurent le quai des Croisières, qui accueille son premier navire, le Norwegian Spirit. Il s’agit d’un ouvrage de 315 mètres de long et de 11 mètres de profondeur situé au terminal Monseigneur-Blanche. Jusqu’à la fin de l’année 2019, près de 50 000 croisiéristes et membres d’équipage fouleront le sol de Sept-Îles.
2010
2011

2011

Cliffs ressources naturelles acquiert au prix fort la Consolidated Thompson et sa précieuse mine du Lac Bloom située près de Fermont.
2011
2012

2012

Afin de répondre aux besoins de nouvelles entreprises minières qui projettent d’extraire des ressources naturelles dans le nord du Québec et au Labrador, le Port de Sept-Îles entame la construction d’un quai immense de 400 mètres de long. On le baptise déjà « quai Multiusager », puisque sa vocation est de servir toutes les entreprises qui pourraient en avoir besoin. Ce projet d’infrastructure évalué à 220 M$ et financé à 50 % par des compagnies minières est alors le plus important chantier maritime du Canada.

Le marché du fer s’écroule à nouveau, en raison notamment d’un ralentissement du marché chinois et de la forte concurrence du Brésil et de l’Australie.
2012
2013

2013

Cliffs ressources naturelles suspend les activités de son usine de bouletage à Sept-Îles en raison de coûts d’exploitation trop élevés.

Devant le refus de Cliffs ressources naturelles de céder à d’autres entreprises l’accès à la voie ferrée qui mène au futur quai Multiusager, le Port de Sept-Îles réclame que le tronçon concerné soit soumis à la Loi sur les transports du Canada comme le reste du chemin de fer Arnaud. C’est le début d’un litige qui durera 2 ans.

La Ville de Sept-Îles, le Port de Sept-Îles et leurs partenaires mettent sur pied l’Observatoire de veille environnementale de la baie des Sept Îles, une démarche novatrice de caractérisation de l’écosystème de la baie. Cette étude de grande envergure, confiée localement à l’Institut nordique de recherche en environnement et en santé au travail (INREST), vise à fournir d’une part une connaissance globale de notre baie et d’autre part une meilleure vision de l’impact des activités humaines sur ses côtes.

Une catastrophe environnementale sans précédent frappe la baie des Sept Îles. Le matin du 1er septembre, on omet de fermer une valve après un transfert de combustible aux installations de Cliffs ressources naturelles, ce qui provoque un débordement de réservoir et le déversement de plusieurs centaines de milliers de litres de mazout lourd. En raison d’un problème d’étanchéité du bassin de rétention, une partie de ces hydrocarbures toxiques s’écoule dans la baie. En plus d’investir près de 25 millions de dollars pour le nettoyage des lieux, la société Cliffs reconnaîtra sa négligence et écopera d’une amende de 821 000 $.
2013
2014

2014

En novembre, Cliffs ressources naturelles amorce le processus de fermeture de la mine du lac Bloom, près de Fermont, et expédie ses derniers chargements à la mi-décembre.
2014
2015

2015

On termine la construction du quai Multiusager, un imposant ouvrage qui s’avance dans la baie sur quelque 500 mètres, entre le quai Pointe-Noire et les ruines du quai de Clarke City. Ce nouveau terminal portuaire offre la plus grande capacité de chargement en Amérique du Nord, soit 8 000 tonnes à l’heure, et avec une profondeur à quai de 22 mètres, il peut accueillir des navires minéraliers de haut tonnage parmi les plus gros au monde. En partageant cette infrastructure ultra-performante, les entreprises minières partenaires pourront économiser sur leurs frais de transport et s’assurer une meilleure compétitivité sur le marché international du fer.

Toutefois, deux obstacles importants retardent de plusieurs années la mise en service du quai. D’une part, les mauvaises conditions du marché du fer et, d’autre part, les entraves imposées par la société Cliffs ressources naturelles, propriétaire des infrastructures ferroviaires qui desservent le quai Multiusager.

Après deux années de conflits juridiques avec le Port de Sept-Îles, Cliffs ressources naturelles abandonne la bataille et cède l’accès à ses installations ferroviaires de Pointe-Noire. Il s’agit d’un jalon important pour la mise en service du quai Multiusager.

Le 20 mai, la société Cliffs déclare faillite et, dans le cadre du processus de liquidation judiciaire, c’est le gouvernement du Québec, par l’entremise d’Investissement Québec, qui acquiert ses installations industrielles et ferroviaires de Pointe-Noire.
2015
2016

2016

On fonde la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire (SFP Pointe-Noire), une société en commandite regroupant le gouvernement du Québec et un consortium d’entreprises privées qui extraient des ressources naturelles dans le nord du Québec et au Labrador. La SFP Pointe-Noire devient le gestionnaire principal des anciennes installations de Cliffs et s’occupera de relancer les activités économiques de Pointe-Noire en étroite collaboration avec le Port de Sept-Îles et les entreprises minières de la région.

L’une des missions premières de la SFP Pointe-Noire est de favoriser la diversification économique de la ville et de la région. Tous les profits générés sont réinvestis dans l’entreprise et dans la communauté locale. On ne donne pas de dividendes aux actionnaires.

En octobre, la compagnie Tata Steel effectue un premier chargement de minerai de fer au terminal Pointe-Noire. Le navire Cielo d’Europa quitte la baie des Sept Îles avec 100 000 tonnes de minerai à son bord.

Le Port de Sept-Îles fait l’acquisition du bloc Z, quelque 400 hectares de terrains vacants qui s’étendent sur près de 5 kilomètres le long du chemin d’accès à Aluminerie Alouette.
2016
2017

2017

La Société du Plan Nord acquiert l’ensemble des parts détenues par Investissement Québec dans la SFP Pointe‑Noire.

La SFP Pointe-Noire signe un contrat de service à long terme avec l’entreprise Minerai de fer Québec, qui a relancé la mine du lac Bloom près de Fermont. Cette année-là, près d’un million de tonnes de minerai transitent par les installations de Pointe‑Noire.
2017
2018

2018

Le quai Pointe-aux-Basques se trouve dans un état de dégradation si avancée que le Port de Sept-Îles décide de le fermer, plus de 50 ans après son inauguration.

La SFP Pointe-Noire termine la construction d’un convoyeur qui relie le quai Multiusager au reste des installations industrielles de Pointe-Noire et signe un contrat de service à long terme avec Tacora Ressources.

Le 26 mars, on inaugure la mise en service du quai Multiusager, qui accueille son premier navire, le M/V Magnus Oldendorff. Le minéralier quitte ensuite le port de Sept-Îles à destination de Qingdao en Chine, avec à son bord près de 200 000 tonnes de minerai extrait à Fermont par Minerai de Fer Québec.

Le 3 décembre, au terme de 4 années de travaux qui ont mobilisé une équipe multidisciplinaire de plus de 40 experts œuvrant dans le domaine de l’environnement, l’Observatoire de la baie des Sept Îles publie son rapport définitif. Les résultats de cette étude permettront au Port, notamment, de mieux comprendre l’impact de ses activités et d’adapter ses pratiques en conséquence.
2018
2019

2019

Le Port de Sept-Îles organise une fête au quai Monseigneur-Blanche à l’occasion de son 20e anniversaire en tant qu’organisation autonome. On accueille la communauté au quai Monseigneur-Blanche à l’occasion de la Journée XXL. Plus de 1 500 personnes se sont jointes à l’organisation pour célébrer en grande pompe le bord de mer et la culture septilienne : musique, jeux, kiosques du Marché public de Sept-Îles, concours de pêche au maquereau, bière locale gratuite et dégustations de produits du terroir nord-côtier.

Pour souligner ses 20 ans d’autonomie, le Port s’unit également à la Microbrasserie La Compagnie pour créer une bière commémorative, la Pointe aux Basques. Pour chaque Pointe aux Basques vendue, la Microbrasserie et le Port s’engagent chacune à verser un don à un organisme communautaire de Sept-Îles.
2019
2020

2020

La SFP Pointe-Noire et Englobe Corp. s’unissent pour fonder le Centre de traitement des sols de Pointe-Noire. La création de cette coentreprise installée à Pointe-Noire marque un premier jalon dans la diversification industrielle de ce secteur stratégique de la baie des Sept Îles.

Le Port de Sept-Îles entame des travaux de réfection au quai Pointe-aux-Basques en vue de sa réouverture.
2020
2021

2021

Grâce à des investissements de 20 M$, le Port de Sept-Îles termine les travaux d’agrandissement et de modernisation du quai Pointe-aux-Basques et procède à sa réouverture après 3 ans d’inactivité.

Trois compagnies qui exploitent des gisements à Schefferville, à Fermont et au Labrador ont recours aux services de la SFP Pointe-Noire, qui emploie quelque 250 personnes et manutentionne plus de 10 millions de tonnes de marchandises chaque année.
2021

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L’administration portuaire de Sept-Îles est une organisation non gouvernementale dirigée par des gens de Sept-Îles qui ont à cœur le développement local.

Explorez les installations du plus important port minéralier en Amérique du Nord en mode virtuel grâce à la technologie immersive 360 degrés.

Coup d’œil sur les neufs quais qui composent les cinq terminaux portuaires appartenant au Port de Sept-Îles.